Le départ à la retraite constitue quant à lui un mode de rupture du contrat à durée indéterminée qui repose principalement sur l’initiative du salarié et qui doit traduire une décision personnelle, libre et réfléchie, prise dans le cadre des droits reconnus par la législation sociale.
La Haute juridiction a, par une décision du même jour (Cass. soc 14/112024, n°23-10.532) appliqué le même raisonnement en matière de départ à la retraite.
L’affaire concernait un salarié qui avait notifié à l’employeur son départ en retraite en l’imputant à divers manquements de ce dernier, notamment une discrimination en raison de son état de santé et de son implication syndicale.
Pour la chambre sociale, le départ n’était pas un véritable choix de retraite, mais une prise d’acte produisant les effets d’un licenciement nul ou abusif. Ainsi, là aussi l’existence d’un différend peut suffire à rendre équivoque un départ en retraite.
Ces deux arrêts doivent inviter à la plus grande prudence dans la gestion des départs à l’initiative des salariés, les litiges autour des ruptures équivoques pouvant faire courir aux employeurs des risques financiers significatifs.